BIOINSECTICIDES Forte croissance annoncée

« Le biocontrôle n'est pas une histoire récente, nous y travaillons depuis plusieurs décennies », rappelle Léon Lenglin, directeur marketing de Philagro. Le principal actionnaire de Philagro, le japonais Sumitomo, s'affirme comme le plus impliqué dans le biocontrôle. Les ventes de ses bioinsecticides formulés avec des Bacillus thuringiensis (Bt kurstaki, Bt azawaï...) sont en progression constante : + 30 % de hausse pour la marque Dipel au plan mondial. L'entreprise japonaise a un savoir-faire dans ce domaine depuis quarante ans, développant plusieurs souches de Bt ciblant différents ravageurs.

« Une nouvelle usine Sumitomo va ouvrir à Osage, aux Etats-Unis, en 2014, équipée de fermenteurs high-tech. Elle assurera une place de leader mondial sur le marché du Bt », annonce Philippe Gerbet, directeur général de Philagro, relevant que ce marché du biocontrôle explose hors de nos frontières.

Former viticulteurs et techniciens

Sa valeur est estimée à 1,2 milliard d'euros en 2013. En France, le développement des bioinsecticides à base de Bt est attendu sur la vigne, l'arboriculture, et les cultures légumières. « La vigne est un marché sur lequel nous avons un objectif de croissance de 30 à 50 % d'ici deux à trois ans avec Dipel DF et Xentari. » La demande des viticulteurs en conversion bio tire ce marché, tout comme le besoin d'alternative dans la lutte contre les tordeuses de la grappe.

Philagro se mobilise pour former viticulteurs et techniciens au mode d'emploi de ces produits. Le site internet Phil'Bio a été mis en place dans ce sens. Sur le marché français, Philagro mise aussi sur des projets fongicides, tout en soulignant que les AMM sont sans cesse repoussées.

La France n'en reste pas moins une base de lancement stratégique. « La plate-forme Philagro de Baccon, près d'Orléans, est devenu le centre de recherche-développement européen pour nos trois actionnaires Sumitomo, Nissan et Nihon.Le laboratoire de Baccon vient de doubler de capacité et 600 000 € y ont été investis. Il servira aussi de base pour le lancement des matières actives de nos actionnaires sur les marchés africains », ajoute Philippe Gerbet.

Marianne Loison